Ici j’explique pourquoi certaines personnes ayant un trouble psychiatrique ont un caractère de merde, du moins ce que je m’imagine qu’elles ressentent. Je pense en particulier aux personnes borderline et qui trépignent et vous répondent méchamment et énervés, dont on a l’impression qu’elles sont excédées et qu’on n’arrive pas à les calmer par la parole. Je fais le parallèle avec mon vécu.
Je remet ce que j’ai mis dans un précédent article:
“Quand j’étais hospitalisé, juste pour faire le diagnostic de ma maladie et pour adapter mon traitement alors que je l’allais assez bien, je finissais par ne pas supporter le regard des soignant qui, j’avais l’impression me jugeaient sur mes idées, mon comportement, comme si à chaque instant ils se faisaient une idée idiote sur moi. Je suis rentré chez moi après une semaine et j’étais bien content car c’était plus tenable, ça me dérangeait de penser que les soignant, quand j’étais hospitalisé pensaient que j’avais eu des phobies d’impulsions ou avaient certains stéréotypes idiots sur moi, et que je ne pouvais lutter contre ces stéréotypes idiots et réducteurs qu’ils avaient sur moi, au risque de m’énerver et passer pour un fou dangereux, empirant ces stéréotypes.”
Et surtout ce point là:
J’imagine qu’il pouvait arriver une chose similaire avec une personne assez lourdement borderline, mais qu’il arrive souvent que ça finisse pour eux par un éclat de colère et non une retenue infinie comme pour moi.
En effet, je crois que les symptômes de la schizophrénie et du trouble borderline sont les mêmes mais en beaucoup plus faible pour le trouble borderline, c’est ce qu’on avait entendu en fac de médecine, et je pense que c’est juste, à une précision près, il me semble que dans la schizophrénie la culpabilité de faire du mal, en particulier par la parole est augmentée, ce qui amène les gens ayant une schizophrénie à se forcer à ne pas s’énerver contre les autres, à avoir peur de faire du mal aux autres, tandis que dans le trouble borderline, la culpabilité, la peur de faire du mal au autres, sont me semble t’il (mais je dit peut être une bêtise, ne leur jetez pas l’au-probe dans le doute) un peu diminuées. Ce serait dans mon idée pourquoi le versant masculin du trouble borderline est le trouble antisocial étant donné que les hommes ressentent un peu moins bien le ressentis donc la souffrance chez les autres, donc que ça les dérange moins de faire souffrir, et que du coup énervé, ils se gênent moins à s’en prendre aux autres.
En effet je m’efforçais de ne pas être désagréable pour ne pas blesser les gens, je redoutais qu’on me prenne pour un fou dangereux, ça me paralysait plus que me poussait à m’énerver mais aussi parce que j’avais peur de faire du mal.
Je pense que dans les personnes borderlines énervées face aux autres, face aux médecins, ils font ces scénarios, ils ont peur que la discussion finissent en engueulade, ils s’imaginent qu’ils vont expliquer que ça va bien, sans persuader le médecin, et même en insistant et en expliquant par A + B on ne les croira pas du coup ils auront peur que le médecin les fasse hospitaliser, du coup au moment où il parlent avec la personne dont ils s’imaginent qu’ils allaient s’embrouiller avec, ils ne peuvent s’empêcher d’être franchement énervé, de parler sèchement, et du coup, parfois la discussion, se transforme malheureusement en engueulade!
… par exemple j’avais peur d’être enfermé, si on m’avait expliqué que pour enfermer les gens, il fallait qu’ils soient assez clairement dangereux pour soit même ou les autres, et que être franchement inquiet et énervé ne suffisait pas à m’enfermer, ça m’aurait un peu rassuré… Après il est complètement vrai que si mon traitement était trop faible, alors d’autres inquiétudes du même genre seraient revenues un peu plus tard.
Je crois que les fonctions des neurones miroirs sont exacerbées dans la schizophrénie et diminuées dans le trouble borderline, je l’explique ici “Pensées sur la schizophrénie, les difficultés à comprendre les autres, la compassion et l’empathie, la psychopathie et le trouble antisocial.”. Et que cette différence peut amener à un comportement assez différent avec pourtant plein d’idées similaires, comme la susceptibilité ou la colère: pour les schizophrène, la peur de faire du mal les pousserait comme j’imagine à ne pas reprocher des choses aux autres si ils sont en colère (comme je l’ai vécu à de très nombreuses reprises), tandis que pour le trouble borderline, ils pourraient être assez mauvais si ils sont en colère, mais avec une retenue toujours présente: la peur de passer pour quelqu’un de mauvais, sans vraiment comprendre que crier sur les autres les fait souffrir.
Je me rends compte ce soir en complétant ce chapitre que oui ma culpabilité, mon inquiétude pour les autres, mon envie et le ressenti d’un devoir pour aider les autres est exacerbée. Je ne tolère pas de ne pas m’inquiéter pour résoudre les injustices et les souffrances qui existent ici ou là, si bien que je suis tout le temps inquiet et que je veux sauver le monde. C’est pourquoi je m’efforce d’écrire ce document, je me dis que les informations expliquant la schizophrénie ici pourront avoir un intérêt, une importance pour aider si ce document se fait connaître.