La peur d’être mal vu des gens, et devoir se justifier en permanence.

photo de la verdure proche de l'automne en Corse donnant sur la mer
Illustration pour embellir le site

Je ressentais dans les conversations que si les gens savaient que j’étais dans un groupe (par exemple les homosexuels, les homophobes, les racistes, les anti racistes, les intolérants, les croyants, les non croyants, ceux qui aiment le président, ceux qui ne l’aiment pas etc.) alors ils vont me juger: “Quoi tu penses ça, c’est pas possible de penser ça! tu peux pas penser vraiment ça” parce que eux ne trouveraient ça impensable d’être ainsi, je me sentais alors fébrile et hésitant. Dans ces situations je ne savais pas où me mettre. Je vous donne l’exemple dans une conversation sur l’homosexualité, si je précisais que je ne suis pas homosexuel pour rassurer les gens qui pourraient le penser, alors je me sentais obligé de préciser juste après que je ne suis pas homophobe car j’allais m’imaginer qu’ils allaient penser que je suis homophobe, hors c’est choquant d’être homophobe.

Je devais me justifier sans arrêt car j’avais peur qu’on me prenne pour ce que j’étais pas sans arrêt, et ça m’obsédait.

Pour moi ils me voyaient dans un groupe de gens à bannir, qui ne mérite au fond pas vraiment d’être considéré comme leur égal, que c’était vraiment choquant d’être comme ça, que je devais me justifier.

Avec les soignants j’ai parfois un peu ce même ressenti qu’ils me regardant comme si je n’étais pas leur égal à partir du moment où je leur dit que je suis schizophrène. Est-ce un impression totale, partielle ou une réalité? je ne sais pas.

Cette impression aurait peut être pu partir en augmentant mon traitement neuroleptique, mais je ne voulais pas l’augmenter étant donné qu’il n’est pas bon pour la santé certainement.

Du coup suite à des recherches documentaires sur des publications médicales sur la schizophrénie, j’ai demandé à un de mes médecins du Bactrim (un antibiotique qui peut être pris au long court) car j’ai vu que ça pouvait être dû à une infection, et c’est suite à la prise de cet antibiotique en continu que ce genre de symptômes a beaucoup diminué chez moi.

Sachant que le Bactrim lutte contre la toxoplasmose présente chez moi et chez 70% des personnes ayant une schizophrénie, tandis que seul 50% des personnes sans schizophrénie l’ont et que ce parasite est suspecté de jouer un rôle dans la schizophrénie, je me demande si ce n’est pas la toxoplasmose qui créait ces symptômes chez moi.

Je me demande du coup si ces symptômes (se justifier tout le temps en s’excusant, d’être très timoré etc), est lié à la toxoplasmose aussi chez les autres personnes.

quelqu'un qui monte dans un chemin pentu en montagne
Je ne sais pas comment expliquer tellement j'ai changé de caractère suite au Bactrim: Je ne voulais pas gravir la montagne de persuader les autres de mes idées, j'avais peur de me fâcher et j'avais peur de les blesser dans leurs idées.

Si on m’avait demandé pourquoi je me justifiais de ne pas être homosexuel, puis de ne pas être homophobe, j’aurais eu peur de passer pour quelqu’un qui a peur d’être mal vue, qui se justifie tout le temps, du coup, j’aurais essayé de cacher que je me justifiais car j’avais peur d’être mal. J’arrivais à tordre mes idées, à faire comme si je n’avais pas eu certaines idées, à les nier à moi même, j’avais l’impression que les gens me jugeaient sur des trucs, alors qu’en fait non. Je ressentais, persuadé qu’on me jugeait sur le fait d’avoir eu certaines idées qu’en vrai je n’avais pas eu non plus, mais je m’en sentais quand même coupable. J’ai du mal à me souvenir et bien expliquer cela.

Ça me rappelle un truc, je crois assez courant dans la schizophrénie: je m’habillais beaucoup trop large de peur d’être habillé moulant et de passer pour un homosexuel, j’avais l’air d’un vrai sac à patate quand je revois les anciennes photos :).

Timoré j’avais peur de dire ce que je pensais de peur de blesser la personne et de faire un conflit grave, d’être mal vu. Du coup, ça m’énervait vraiment contre moi de sortir d’une conversation en m’écrasant, alors que j’avais au fond des idées qui pouvaient être intéressantes.

Ça m’a beaucoup aidé et ça m’a libéré de ne plus avoir ça car c’était très pénible de toujours aller dans le sens des gens de peur de gêner ou de se fâcher, alors que je pensais différemment.

Je crois que ces symptômes sont ceux du trouble de la personnalité dépendante.

Et il m’était très difficile de dire non quand quelqu’un me demandait de l’aide, même si une partie de ce problème vient du fait que je m’inquiète des difficultés des autres, ce qui reste toujours le cas aujourd’hui et tant mieux.

Le suicide:

amas de toiles d'araignées et d'araignées au bout d'un baton devant des marches en pierre
Ce sont des toiles d'araignées et des araignées mortes enchevêtrées au bout d'un bâton. Peut-on faire plus "idées noires" comme image 🙁

Jusqu’à très récemment la mort et l’idée de se suicider me faisait extrêmement peur. Je ne me serai jamais suicidé. Penser au suicide provoquait la peur que je finissent par y arriver.

Je me disais bien que les gens qui avaient des idées suicidaires, voyaient la mort comme un échappatoire. Moi je n’avais jamais ressenti cela, jusqu’à récemment.

Suite à une longue période stressante en continue jamais serein, j’ai commencé à me dire que je ne serai jamais serein, toujours anxieux. J’avais peur que ça reste très pénible jusqu’à la fin de ma vie. Ça faisait très longtemps, environ un an et demi, que c’était ainsi. Je ressentais que ça n’avait pas de raison de changer. J’ai alors ressenti la mort comme quelque chose de calme sans problèmes, comme une solution à ce stress, un soulagement…

… Ce stress très pénible n’avait pas de raison de s’arrêter dans mon ressenti. La mort serait dans ce cas un truc apaisant enfin. J’ai juste ressenti ça, ce qui m’a déjà un peu inquiété. Ça m’a forcé à prendre quelques jours de repos. Je ne suis pas aller jusqu’à vouloir me suicider, loin de là, mais je me dis que ça commence comme ça.

Pour ceux qui lisent: si vous envisagez vraiment le suicide, il faut en parler, à son entourage, au médecin. Bien-sûr sans les faire culpabiliser, mais en les alertant. En montrant qu’on aimerait qu’on nous apporte une solution, les amis pourront alors trouver des solutions, quelle qu’elles soient.

une personne dans un arbre creux dans une forêt en automne
Que ressent-on mort? Sacrée question qui va nous influencer.

Je crois qu’il y a plusieurs étapes menant au suicide (c’est ce que j’avais appris en médecine). Je peux dire une bêtise, mais je crois que ce sont les suivantes:

  • D’abord on ressent la mort comme un possible soulagement fasse à notre situation.
  • En suite on envisage de temps en temps la mort mais pas sérieusement.
  • En suite on l’envisage sérieusement fréquemment.
  • On planifie un suicide.
  • On passe à l’acte.

Il faut savoir qu’il faut en parler dès que vous vous rapprocher trop de la dernière étape. Il existe des gens qui font de nombreuses tentatives, un peu comme un message d’alerte. Il faut donc les aider à ce moment. Certains planifient vraiment leur mort.

Également à destination des soignants qui font des gardes de 24h (cette pratique des gardes si longue est juste une incitation aux suicides, aux accidents de la route lors du retour des soignants chez eux, et aux erreurs médicales de la part de l’état). Il peut arriver qu’on se suicide de soulagement suite à une telle garde. Il faut donc s’efforcer de globalement ne pas être trop dans l’idée du suicide. Se forcer à prendre du repos un minimum, pour éviter qu’une telle chose arrive. C’est arrivé à plusieurs amis d’amis à moi.

Je vous partage le lien de SOS amitié avec leur numéro de téléphone qui peut vous aider: 09 72 39 40 50

Avoir intensément peur que ma vie soit ratée et de la mort

maison de Guillaume le Conquérant en Normandie
La maison de Guillaume le Conquérant. Guillaume le Conquérant était-il mégalo?
J’avais l’idée que si je ne faisais pas un projet vraiment énorme, que je ne laissais pas une trace sur terre, ma vie c’était de la merde :), ça me créait un effroi de me dire que je serai un mec lambda qui est né, puis mort, et dont personne ne se souvient. Ma vie serait ratée.

Je voulais du coup laisse un trace très importante sur terre! Faire des projets qui marquerait le temps!

La vision des gens vivant leur vie normal travaillant beaucoup, durement, mourant sans laisser de traces sur terre créait un effrois dans mon esprit.

J’ai eu cette impression longtemps, c’est suite à la prise en continue de pas mal de vitamines, d’oméga 3 qui ont un effet (léger mais réel) dans la schizophrénie et le passage au solian plutôt qu’à l’abilify (deux antipsychotiques) que cette impression qui me désespérait a beaucoup diminué (je ne sais ce qui a provoqué cette amélioration parmi tout ces changements).

dessin abstrait: un foetus sur le coté sous un arbre avec un totem oiseau en eau, et une fontaine homme totem à droite
Ce dessin que j'ai fait au collège me fait penser un peu à la mort, pourtant il est beau!

Aussi j’avais terriblement peur de la mort, de l’idée que c’est le néant. Comme le cerveau et les conductions électriques des neurones s’arrêtent après la mort, et étant donné que ce sont ces conductions électriques qui font le raisonnement et les sentiments et les impressions qu’on vit, forcément il y avait le néant après. C’était une peur qui s’est amélioré après le début du traitement que j’ai reçu. Et puis je me suis dit un truc qui à la fois me rassure et me tracasse: on a une âme, or cela ne s’explique pas par les phénomènes physiques calculés de manière mathématique (du moins pour moi la monde physique avec des conséquences mathématiques ne peut créer des émotions, c’est ce que je ressens), or le siège de notre âme est le cerveau qui est dans le monde physique et du coup peut être qu’il y a quelque chose réellement après la mort.

photos de pigeons dans un square
J'avais peur d'être un pigeon comme tout le monde, naître, vivre, mourir, sans plus.

Pensées sur la schizophrénie, les difficultés à comprendre les autres, la compassion et l’empathie, la psychopathie et le trouble antisocial.

Je pense que contrairement à ce qu’on peut imaginer de la schizophrénie, (qui sont des gens connus pour mal comprendre les autres et qui ont souvent des symptômes de l’autisme de haut niveau), la schizophrénie ne diminue par l’empathie, elle l’augmente. Il faut comprendre comment fonctionne l’empathie et la compassion pour comprendre cela et comprendre pourquoi je pense que l’empathie est augmenté dans schizophrénie (contrairement à l’idée reçue).

Voila mon point de vue sur l’empathie que j’ai développé après nombreuses années et après confrontation avec des gens qui en manquent: c’est les neurones miroirs qui doivent gérer ça sûrement…

Leur rôle est de comprendre ce que ressent une autre personne qui est dans une certaine situation, et ils permettent aussi d’avoir une certaines introspection, de se comprendre soit même, de comprendre pourquoi on a eu tel émotions, tel ressenti, suite à quel événement (c’est des études d’imagerie cérébrale qui ont déterminé cela). En fait je me dis que ça fonctionne ainsi: avec notre vécu (que ce soit du vécu réel ou du vécu dans des scénarios qu’on s’imagine) on remarque que quand on est dans telle ou telle situation on ressent, on pense, on veut telle ou telle chose, par exemple quand on se baisse avec la main en direction du sol, c’est qu’on veut souvent attraper quelque chose tombé par terre, quand on est nu devant des gens on a honte (sauf si on est exhibitionniste 🙂 )

Par rapport à ce vécu on va pouvoir faire fonctionner nos neurones miroirs: Si on voit une personne se baisser avec la main en direction du sol, on va imaginer automatiquement qu’elle veut ramasser quelque chose, si on voit une personne nue devant une foule, on peut s’imaginer et ressentir qu’elle a honte, (sauf si on est un pervers 🙂 )etc etc.. On va ressentir ce que les autres ressentent, penser ou veulent en fonction de ce que nous, nous ressentirions, pensions ou voulions dans la situation de la personne que nous voyons ou imaginons (si on lit un livre par exemple).

Alors pourquoi les personnes schizophrènes comprennent mal ce qui est ressenti par les autres (du moins sans traitement ou que le traitement n’est pas top)? Je pense que ce n’est pas que ce mécanisme qui fonctionne mal, c’est que le vécu des schizophrènes est très différents du vécu général, du coup ils ne peuvent ressentir ce que ressentent les autres, puisque eux même ne ressentent pas cela.

une place à Lille bien remplie de monde
La population, les gens me faisaient peur, je me demandais comment les autres faisaient pour y vivre serainement.

Moi quand j’allais à une fête, j’avais peur des gens, je me sentais gêné, j’avais honte de ne rien dire, ne sachant quoi dire, je m’imaginais que ce que je pouvais dire passerai pour nul, débile ou grave et honteux, j’étais à moitié tétanisé, coincé dans un coin de la salle ou il y a la soirée, ayant peur de passer pour le nul, le tordu, le fou du moment. Du coup il m’était difficile de répondre à une personne qui me disait être contente d’aller à une fête, je n’arrivais pas à concevoir que ça soit possible tellement ma souffrance dans cette situation était intense, je ne ressentais absolument pas le bonheur de cette personne quand elle me disait cela, et je ne pouvais donc pas bien interagir avec elle, en lui répondant par exemple que j’étais content pour elle.

une vieille machine à traiter le blé dans le musée d'une ferme
La machine à gaz de mes pensées!

Quand je réussissais un examen, étant donné que j’avais peur du futur et de finir dans un hôpital psychiatrique (car je croyais qu’il n’y avait pas de traitement à mon problème), le succès à cet examen ne me rendait pas heureux de réussir dans la vie, c’était juste un poids, un effort inhumain que j’avais fait pour avoir cet examen et que je m’étais trahi à me faire souffrir ainsi.

Du coup, il m’était difficile de concevoir que les autres pouvaient réellement être heureux en voyant les résultats de leur examens, pourtant ils semblaient l’être voyant leur effusion de joie aux résultats du bac, je pensais que j’étais gravement anormal de ne pas les comprendre.

D’ailleurs ça me faisait très bizarre de voir des gens heureux dans des situations où moi j’aurais été en détresse. Une impression de culpabilité, que j’aurai du être différent.

J’avais entendu dire que dans le trouble borderline il y a un phénomène similaire: ces personnes s’imaginent que les autres ressentent ce qu’ils ressentent, alors que souvent les gens ressentent quelque chose de différent, les borderline ont une eu aussi vision faussée de ce que ressentent les autres, car eux aussi ressentent les choses un peu différemment des autres.

J’ai l’impression que pour l’autisme, c’est peut être un peu comme un timidité extrême, ou le contact avec les autres n’est ressenti que comme une peur, pourtant c’est possible que leurs neurones miroirs marchent bien. Il me semble que souvent les autistes sur ressentent la culpabilité et les possibles souffrances des autres (mais je me trompe peut être sur ce point, ce n’est pas un sujet que je connais bien)

photo d'un dessert fait de fraise avec de la chantilly sur une tableau au restaurant
Les antisociaux ne pensent pas aux autres, surtout quand il faut partager le dessert. Moi aussi ça m'arrive de ne pas vouloir partager le dessert, mais c'est parce que je suis gourmand.

comment fonctionnent les antisociaux

Les personnes antisociales ou ceux se comportant mal tel que les personnalité paranoiac,

je le ressens, eux, au contraire ont les neurones miroirs qui marchent mal. Ils ne ressentent peu la souffrance chez les autres, et peu les ressentis, pensées et volontés des autres.

C’est ce que j’ai compris en m’opposant à des personnes étant plus ou moins mauvaises avec d’autres dans leur parole (elles engueulaient les autres, et vu la suite situation de subordination des personnes engueulées, celles ci avaient peur des conséquences si elles répondaient, comme par exemple se faire virer, elles étaient donc tyrannisé et tétanisé lors de ces situations, c’était assez évident lorsqu’on voyait la scène), en leur faisant comprendre que leur comportement était intolérable et surtout faisaient souffrir les autres pour telle ou telle raison, je me suis rendu compte que ces personnes ne se rendaient pas compte qu’elles faisaient souffrir ces gens, mais voyaient ces personnes comme des coupables qui cherchaient à pourrir la situation,

ces personnes un peu antisociales tombaient des nus quand elles comprenaient suite à mes explications qu’en réalité les gens qu’elles engueulaient étaient plus des victimes terrorisées que des coupables

… elles comprenaient et arrêtaient en bonne partie ce mauvais comportement. Cette réaction pourtant évidente de comprendre que ces gens étaient des victimes terrorisées, n’existait pas chez ces personnes un peu antisociales.

Pour faire un parallèle, quand on trébuche sur un pierre dans la forêt, si on est un peu énervé, on peut se mettre à insulter la pierre. Par contre si on est dans la même situation mais que c’est une autre personne qui nous fait trébucher involontairement, alors on va se retenir même si on peut être un peu énervé, car il faudrait éviter de lui faire peur et de l’accuser d’une chose dont elle est innocente, ce qui serait injuste. Pour une personne antisociale dont les neurones miroirs marchent mal si elle trébuche contre une personne elle va l’insulter car pour elle la personne qui l’a fait trébucher est comme une pierre, c’est juste un truc qui lui est pénible et qui s’oppose à son chemin.

A part le fait que les neurones miroirs servent à comprendre les autres, le reste des choses que je dis ici sur l’empathie, la schizophrénie et le trouble antisocial restent des hypothèses que j’ai créé, cependant ça me parait très cohérent, à mon avis c’est sûrement juste.

Manque de motivation

Photo de la mer prise d'un chemin en hauteur en Corse
Illustration pour embellir le site.

Avant 2020 j’avais un manque de motivation très lourd, je n’arrivais pas à faire d’effort, et j’en culpabilisais, je n’arrivais pas à me faire à manger, et j’allais au Flunch presque à chaque repas. Cette flemme a bien diminué suite à la prise en continue de pas mal de vitamines, d’oméga 3 qui ont un effet (léger mais réel) dans la schizophrénie et le passage au solian (qui est connu pour donner de la motivation) plutôt qu’à l’abilify (abilify et solian sont deux antipsychotiques) quelques mois avant le premier confinement du covid.

J’avais en permanence l’idée que faire une chose, comme la vaisselle, allait m’empêcher de réfléchir à un truc important et de me concentrer et me faire avancer sur mes projets, je culpabilisais de ne rien faire. Je ne sentais pas l’intérêt de faire la vaisselle, même si je culpabilisais de ne pas la faire, elle s’accumulait dans l’évier.

J’arrivais vraiment à rien dans la vie, hors comme je voulais faire des projets importants, ça me desespérait.

TDAH – le fait d’être très susceptible à la punition

Photo de l'alcazar de Cordou au niveau du jardin
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Ma définition du TDAH (trouble déficitaire de l’attention, hypoeractivité)

Je pense que j’avais et que j’ai encore un peu un TDAH (trouble déficitaire de l’attention, hyperactivité), que je l’avais beaucoup avant.

Le TDAH consiste, pour moi à avoir l’attention qui se barre à chaque instant vers une truc plus attirant que la tâche rébarbative actuelle.

Je prend un exemple simple: quand je devais faire mes devoirs ou si je dois travailler longuement, faire une tâche obligatoire. Dans ces cas je vais me forcer à le faire. Et psychiquement je vais me sentir obligé sans arrêt de travailler, de jamais m’arrêter. Faire mes devoirs, faire le ménage, travailler longuement m’attire pas du tout, ne me donne pas une récompense cool psychiquement. Du coup, à forcer de me forcer, je sature et je ne ressens pas l’intérêt de faire cette tâche. Mon esprit a tendance à rester toujours dans le même contexte. Du coup je crée une obsession de devoir réussir ma tâche, obsession qui est pénible. J’explique cette tendance à rester focaliser sur un même truc dans ce chapitre:Mon cerveau reste activé en tâche de fond sur ce que j’ai vu ou fait pendant très longtemps après l’arrêt de cette tâche.

C’est alors que l’envie de prendre mon téléphone pour youtube ou Facebook, ou faire un jeu vidé va être intense et prend le dessus. Et là, la récompense est beaucoup plus intense et me permet de m’évader beaucoup plus. Youtube et Facebook me distraient, m’évadent. Il y a des trucs amusants et surprenants qui me font penser à autre chose que cette obligation de travail insupportable. Les jeux vidéos qui me donnent une impression de victoire intense quand je gagne me fond m’évader aussi. Pour certains jeux, ils permettent d’explorer un monde, ce qui distrait aussi. Du coup je perd mon temps sur des âneries, et je peux avoir vraiment beaucoup de mal à me concentrer.

un ancien beau bâtiment avec sa tour à Séville
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Le trouble oppositionnel dans le TDAH n’est pas ce qu’on croit!

Je précise ici un point que j’ai vu chez des enfants surement ayant un TDAH: l’énervement qu’ils ont quand on leur fait la moral qui est un symptôme fréquent du TDAH. Ainsi que la réponse cinglante à leurs parents dans ces moments là.

Je me souviens que lorsqu’on me faisait la moral, je me sentais profondément humilié. C’était comme si j’étais idiot d’avoir fait ça. Comme si on prenait l’avantage psychologique et qu’on se sentait supérieur à moi en me faisant la moral. J’étais gêné et humilié à ces moments là, ça m’agaçait qu’on me fasse ça, c’était injuste. Mais comme je suis gentil et j’avais peur de me faire facher énormément, je répondais poliment, mais la colère était là.

Pour un enfant ayant un TDAH que j’ai cotoyé, il me semble bien que cet enfant qui répondait mal à ses parents ressentait cela. Au moment de le gronder, je lui ai expliqué que je le grondais d’abord pour lui expliquer pourquoi ne pas faire cela et non pour l’humilier. Aussi, je lui ai dis qu’effectivement c’est bien d’expliquer sur un ton neutre plutôt que condescendant à la place de gronder, car il avait l’impression que les adultes aimaient bien utiliser un ton condescendant pour l’humilier. Qu’aussi personne ne doit humilier les autres. Enfin, je lui ai dit que moi aussi j’ai ressenti de l’humiliation quand on me grondait. Je pense alors qu’il l’a compris assez bien, et ça a bien amélioré la situation il me semble.

Persuader les patients de se soigner

Photo de la mer et des rochers en premier plan pris d'un chemin en hauteur en Corse
Illustration pour embellir le site.

Lors des délires des schizophrénies, les impressions que je décris dans les autres articles s’accumulent et s’accumulent très vite, le patient peut avoir conscience qu’elles n’ont rien à faire là ou non, que les autres ne pensent pas ça ou non, qu’il aimerait ne plus penser à ça ou non, mais ça ne suffit pas, elle continuent de rester là et s’accumuler, on peut donc essayer de lutter contre ces idées, mais on y arrivera pas, même si on pense très fort : “c’est mal vu de penser ça il faut que j’arrête de penser ça”.

Il faut que le patient ait conscience que ces idées là n’ont rien à faire ici d’une part et que d’autre part, le seul moyen de lutter contre est un neuroleptique (ou à la limite la sismothérapie si les neuros ne marchent pas). Réaliser ces deux choses là, dans l’histoire naturelle de la maladie peut prendez du temps…

…pour moi, j’ai toujours senti ces idées comme désagréables et que j’aurai aimé qu’elles ne soient pas là, mais jusqu’à mes 18 ans environ j’espérais qu’elles puissent partir en me mettant en couple avec une fille que j’aime ou en travaillant dans des métiers simples sans pression sociale comme serveur et en partant comme un vagabond, financé par ces petits boulots en vivant dans la forêt, je crois que c’est ainsi que certaines personnes font des déménagements pathologique où ils espèrent que leur psychisme va s’arranger suite à ce déménagement, à vivre dans un autre endroit. Bien-sûr le fait que le médecin explique qu’en donnant le traitement ça va l’aider peut tout à fait persuader la personne de prendre ce traitement, la personne essaiera et verra bien que ça améliore la situation. Certaines personnes ont peur de prendre un traitement psychotrope, c’est normal d’avoir ce genre de peur, de redouter que son cerveau change de manière irréversible à cause du traitement, surtout quand on s’inquiète de tout comme dans la schizophrénie. Mais je pense qu’il faut expliquer que c’est réversible et qu’à l’arrêt du traitement, ça revient comme avant.

Photo de la mer pris d'un chemin en hauteurs en corse derrière un fil barbelé
Ne pas être soigné, c'est comme être enfermé dehors 🙁

Effectivement dans ce cas, il faut surtout convaincre le patient que prendre le traitement va aider à ce qu’il se sente mieux, à aider qu’il arrête de s’inquiéter en excès, qu’il aura les idées plus claires pour mieux prendre les futures décisions et non le contraire.

Il faut aussi expliquer que c’est une maladie connue qui arrive à d’autres personnes même si les autres personnes n’ont pas les même pensées, ils sont aussi inquiets et ils pensent tout le temps très vite etc… Ça va permettre de comprendre que donner le traitement va permettre de l’aider comme il aide les autres personnes atteintes du même problème.

Pourquoi le délire dans le cerveau – les idées des schizophrènes peuvent être comprises:

Photo de la plage de Deauville avec les fameux barrière avec le nom de nombreux grands acteurs américains noté dessus
La plage de Deauville (illustration pour embellir le site)

Pour moi le délire n’est que le fait de ressentir des choses très fortement, même si on peut être amené à penser: “comment cette personne peut penser ça? son cerveau doit buguer complètement”.

Il y a des personnes dont le comportement me révolte aujourd’hui, par exemple les gens extrêmement racistes ou d’autres cas d’égoïsme profond. En réalité bien que je puisse franchement pas les aimer, il faut bien avouer qu’il y a quelque chose qui se passe dans leur esprit que l’on peut sûrement comprendre

par exemple lors de discussions avec une amie quand même un peu raciste j’ai compris qu’elle était persuadée que les personnes noires étaient plus délinquantes, menteuses et voulaient du mal à la France et aux personnes d’origine française, c’est donc logique de vouloir les virer de la France si l’on pense cela. En argumentant longuement, j’ai réussi pas mal à la persuader que ce sont surtout des idées qu’elle se faisait car moi je croise beaucoup de gens noirs ou arabes et ce n’est que rarement qu’ils me posent problème, de la même manière que les gens blancs. Bien que peut être après la fin de cette conversation ces idées sont un peu revenues, et je lui ai expliqué que même si, imaginons, qu’il y ait un peu plus de délinquance chez ces gens, alors les accuser tous de délinquance est une mauvaise chose: ça les accuse à tort, les font souffrir et monte les gens contre eux. Et je crois qu’aujourd’hui cette discussion l’a pas mal durablement persuadé.

photo de la plage de Veule les Roses en Normandie
Plage de Normandie (illustration pour embellir le site)

C’est pareil pour la schizophrénie et les autres délires: ils ont une idée en tête qui pourrait être comprise, bien que parfois lors de leur raisonnement, ils font des raccourcis, conduisant à certaines conclusions paraissants insensées, elles ne sont qu’à moitié insensées en réalité. Il s’agit d’idées, je pense, généralement fausses, ils ne réalisent pas qu’elles sont fausses d’une part parce qu’ils ont une intuition qui amène à croire que certaines idées de persécutions sont probables, là où la majorité des gens pensent qu’elles sont peu probables, et d’autre part parce que les raccourcis se font car leur esprit harcelé d’idées inquiétantes n’arrive pas à voir qu’il y a une incohérence dans ces raccourcis.

La rapidité à laquelle ces idées apparaissent et la force avec laquelle ces idées les persuadent est trop forte pour pouvoir lutter contre par la discussion, même si par la discussion on peut faire comprendre que quelque chose cloche et que une des idées est fausse, les idées inquiétantes finiront par revenir, il faut donc prendre un traitement.

Je pense que c’est quelque chose de biologique qui crée la schizophrénie, quelque chose qui dérègle un peu tout les neurones. En effet ça touche un peu toutes les fonctionnalités du cerveau: L’interprétation, la vue, l’ouïe, l’odorat, le touché, la volonté, l’anxiété, le sommeil.

Sentiment d’infério-supériorité – fluctuation rapide entre sentiment de supériorité et d’infériorité

Photo d'un lion dans un zoo pris dans un couloir en verre, le lion est sur le couloir
Se sentir fort comme un lion, mais un lion en mousse.

Je m’imaginais que je pourrais faire des découvertes énormes parce que j’étais sûr d’être immensément intelligent. La seconde d’après je m’imaginais que c’était totalement ridicule de m’imaginer cela. Je ressentais que c’était sûr que j’étais idiot car je m’étais imaginé ce truc totalement fou mégalo. Si je perdais à un jeu contre un copain je sentais que c’était d’autant plus ridicule de me sentir génial. Juste après j’avais peur que les gens sachent ce que je pensais, qu’ils me trouveraient très profondément ridicule de m’imaginer super génie. Je redoutais que mon attitude trahisse le fait que je pense cela. A chaque instant en présence des gens, j’avais honte de ce genre d’idées.

Je m’imaginais fort comme un lion par moment car je voulais y croire. Mais au fond la confiance en moi n’était pas là et au moindre obstacle, je prenais peur.
photo d'un lapin dans une cage dans une exposition
Voilà, quand on a peur, on redevient tout petit.

Puis juste après à la fois motivé par l’envie de prouver à moi même que je suis un vrai génie, pas un idiot, et par la motivation de faire de super chose je m’imaginais des projets grandioses que je réaliserai, puis je retombais dans la peur d’être idiot et ainsi de suite.

Je crois que ce genre de fluctuations insupportables m’arrivaient plus en me rapprochant des périodes de crises qui m’arrivaient durant les grandes vacances scolaires.

Une chose aidant pour faire face à ces fluctuations, c’est qu’il faut savoir qu’on a tous des défauts et qualités et donc que extrêmement peu de gens ont que des défauts, et extrêmement peu de gens ont que des qualités, c’est comme ça.

La sexualité

une tache de peinture multicolore dans un papier plié en deux Rorschachefaisant penser au test psychologique de
Tout pouvait m'évoquer le sexe tellement ma libido etait intense, c'était insupportable.

La sexualité était quelque chose de vraiment dérangeant, même si mes fantasmes sexuels étaient hyper intenses. Je redoutais approcher les filles, et je culpabilisais de cela comme si j’aurai du me forcer à les approcher alors qu’au fond j’étais vraiment tétanisé de leur présence et de leur jugement que j’imaginais sur moi.

deux oursins qui se disent bonjour sur une plage de Corse
L'approche des adolescents en mal de sexe !

En suite, de toute façon j’aurai été mal à l’aise en présence d’une fille, mais je culpabilisais de pas approcher les filles quand même, que c’était les gros nuls, les pauvres types qui n’avaient pas de copine, à part à 19 ans et pendant quelques mois, sinon je n’avais pas de petite amis, et je ressentais ça comme une grave honte, un poids. Ça a été quelque chose que j’ai ressenti très longuement, longtemps après le début de mon traitement, pour avoir vu ça chez d’autres garçon, je crois que c’est assez répandu, même si c’est moins intense que ça l’a été chez moi.